Conakry : les travailleurs de la société « Albayrak Poubelle » sont en grève
Ce lundi, les travailleurs de la société turc Albayrak, volet assainissement, sont partis en grève. Ils demandent notamment la mise en place d’une structure syndicale et l’amélioration de leurs conditions de travail.
La manifestation a été lancée ce lundi 8 novembre à Matoto. Selon Mamadou Lamarana Condé, un des manifestants, il y a neuf mois qu’ils n’arrivent pas à mettre en place un bureau syndical, à cause du refus de la direction de signer une lettre qu’ils leur ont envoyée, avec l’aide de l’USTG. « La direction a refusé de signer la lettre, accorder un jour probable pour les travailleurs pour qu’on puisse organiser l’élection syndicale. Alors que selon la règle et la loi du travail, à partir de 25 travailleurs, il faut une structure syndicale », a-t-il confié.
Leurs points de revendications qu’ils brandissent tournent notamment autour de l’amélioration de leur salaire et de leurs conditions de travail. Il y a un manque d’équipements pour les travailleurs, moins de protection pour les travailleurs, l’insécurité à travailler de nuit et l’augmentation de salaire car il est très petit. Il y a certains qui prennent 700.000Fg, 800.000Fg jusqu’à 1.000.000. Nous voulons que ça augmente. Il n’y a pas de savons pour les travailleurs, pas de prise en charge sanitaire. Quand tu tombes malade, tu ne seras pas pris en charge par la société. Et tous tes jours manqués seront supprimés dans ton salaire », a-t-il expliqué.
Afin de résoudre la situation, ses collègues et lui invitent la société à permettre la mise en place d’un bureau syndical, l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et l’augmentation du salaire à 4.000.000 GNF.
Porte parole des femmes balayeuses, Mariama Djiba Bah a également relaté leur calvaire. » Depuis qu’on a commencé à travailler avec les turcs, tous les engagements qu’ils ont pris pour nous, ils n’ont pas respecté jusqu’à présent. Notre salaire est très petit et pas de savons, pas d’eau de javel, pas de lait, rien, seulement notre salaire. Nous travaillons de 5h jusqu’à 14h sous le soleil ou la pluie. Moi je quitte Kagbelen. Quand j’enlève mon transport dedans chaque jour (salaire, ndlr) avant la fin du mois, je n’arrive plus à tenir pour les dépenses », a-t-elle témoigné.
Les tentatives de rencontrer les responsables de la société sont restées vaines. Au moment où nous quittons les lieux, les travailleurs étaient sommés par des forces de l’ordre de quitter les lieux.
Aminata Abass Doumbouya