Ministère de l’économie, des finances et du plan : les maux que le ministre compte combattre
Nommé le 29 octobre dernier, Lanciné Condé a désormais la lourde tâche de gérer le ministère de l’économie, des finances et du plan.
Installé dans ses fonctions ce lundi, il a décliné les défis auxquels il compte s’attaquer.
« Les orientations de son Excellence Monsieur le président, contre le népotisme et les conflits d’intérêt, ainsi que la recherche des voies et moyens pour que les enfants de Guinée trouvent en Guinée une éducation, les soins de santé appropriés et un cadre de vie meilleur, seront les sources d’inspiration continuelles pour nos actions et pour nos attitudes », a-t-il déclaré d’entrée.
Malgré les moments difficiles, Ebola, Covid-19, tensions socio-politiques, mais aussi des progrès substantiels notamment en matière de réformes du fonctionnement des administrations économique et financière, ainsi qu’en terme d’amélioration du climat des affaires, d’augmentation des investissements directs étrangers et d’accélération de la croissance, le ministre a fait savoir que d’autres marges peuvent être exploitées.
« Vous conviendrez toutefois avec moi que des marges importantes de progression peuvent être exploitées, notamment par rapport à l’application des règles, au renforcement de nos performances en matière de programmation et de suivi des actions de développement. Nous nous devons de mieux anticiper les évènements et d’examiner à l’avance les mesures de mitigation de leurs incidences économiques et financières. Également, nos outils de financement domestiques doivent être ramenés à la hauteur de nos défis et de nos ambitions. La dette ne devrait pas être constatée, mais voulue pour produire des effets explicites. Nous nous devons de réorganiser notre fonctionnement pour renforcer nos fonctions de contrôle afin de rationaliser nos dépenses et améliorer leur impact sur le bien-être des populations. Le contrôle des marchés publics devrait être mieux coordonné avec le trésor et les services juridiques pour éviter des délais indus et favoriser la conformité avec les cahiers des charges. », a-t-il décliné.
Pour Lanciné Condé, les choses vont changer, notamment après la dernière évaluation de la gestion des investissements publics (PIMA) où des faiblesses ont été signalées. « Les investissements publics souffrent encore des faiblesses signalées dans le dernier PIMA. Cela devrait changer rapidement. Ce changement est une priorité. Notre processus d’identification, de maturation et de programmation des investissements devrait être évalué et reconstitué. Le portefeuille de l’Etat devrait être mieux structuré et intégré. La gestion et la politique de prise de participation de l’Etat se doivent d’être unifiées et volontaristes pour améliorer le positionnement de l’Etat par rapport à des secteurs stratégiques. La capacité de l’Etat à constituer un système statistique factuel, indépendant et pointu est une exigence sans laquelle notre processus de développement continuera à manquer de la vision et de la lucidité nécessaire. Nous espérons y parvenir rapidement, sur les bases de l’existant. » a-t-il conclu.
Saratou Diallo