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N’Zérékoré : le centre d’exposition artisanale est à l’agonie

Les travailleurs du centre d’exposition artisanale lancent un SOS aux nouvelles autorités guinéennes. 

Si beaucoup de secteurs d’activités ont été victimes de la crise sanitaire liée à la covid-19, celui du tourisme et de l’artisanat n’a pas été épargné. C’est le cas du centre d’exposition artisanale de N’Zérékoré qui est confronté à de nombreuses difficultés ralentissant ses travaux. 

Autrefois, ce centre était envahi par des touristes ou de simples visiteurs qui venaient de partout visiter le lieu ou acheter des objets d’art qui font la fierté de cette ville. Mais avec l’apparition de la pandémie de la covid-19, c’est un silence de cimetière qui y règne chaque jour. 

Les travailleurs de ce centre sont abandonnés à eux même sans le moindre appui des autorités. Malgré tout, ils continuent toujours d’exercer leurs différentes activités réparties en cinq groupes à savoir les sections teinture, sculpture, calligraphie, bambou et raphia.

Marie Françoise Lamah, directrice des femmes teinturières de ce centre artisanal, nous explique leurs motivations et les conditions dans lesquelles elles travaillent: « Actuellement il n’y a pas de touristes à cause de la covid-19. Rien ne va du tout mais nous continuons toujours à venir travailler par amour de nos différents métiers mais aussi, pour garder la bonne image du centre car si les portes sont fermées, c’est pas bon à voir ».

Malgré leurs efforts fournis, ces travailleurs regroupés en association manquent de soutien de la part des  autorités ou autres organisations spécialisées pour faute de documents administratifs, disent-ils.

Marie Françoise Lamah explique que les démarches pour l’obtention de leur agrément tarde à aboutir: « Il y a trois mois de cela, j’étais à Conakry dans le but d’obtenir un agrément national mais je n’ai pas pu rencontrer les autorités du ministère et jusqu’à présent, nos démarches tardent à aboutir. Il faut que ces autorités nous viennent vraiment en aide, qu’elles comprennent que nous souffrons énormément, qu’elles nous facilitent l’obtention de ces documents administratifs. Nous sommes obligés d’acheter nous même les matières premières de nos produits et tant d’autres choses par faute de subvention. C’est pourquoi nous saluons la nomination de notre nouveau Ministre Alpha Soumah tout en lui demandant de venir au secours ».

Monsieur Lancinet Camara « Farafina », est sculpteur à ce centre. Il nous explique sa routine : « Avant la covid-19, on faisait des expositions, on partait à des festivals, les touristes venaient en grand nombre acheter nos produits mais actuellement, tout est à l’arrêt. Nous formons aussi des étudiants des universités ici et tout ça à nos propres frais. Vraiment, nous félicitons notre nouveau Ministre Alpha Soumah et son équipe et nous lui demandons de nous aider ».

Il est à retenir que ce centre d’exposition artisanal qui est aujourd’hui abandonné par les autorités de tutelle, reste l’un des lieux touristiques de cette ville de par ses œuvres d’art. Parmi elles, on peut citer le pagne « forêt sacrée », les sculptures en bois de toutes sortes, des sacs à base du raphia, des œuvres calligraphiques et celles en bambou chinois de tous genres.

Sur le plan national, il représente valablement la ville de par son classement dans le top 3, résultat d’un bon travail lors des rencontres. Mais la crise sanitaire a eu raison de lui et le pire est qu’il n’est pas accompagné, surtout dans ces moments critiques. Si rien n’est fait dans un délais raisonnable, ce centre risque de fermer portes et fenêtres car les travailleurs sont à bout de souffle.

De N’Zérékoré, Moïse Claude HABA pour 24henguinee.com

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